On ne peut pas dire qu'elle est une artiste oubliée, de nombreuses pages lui sont consacrées sur l'internet. Mais un mystère demeure, qui est-elle ? Celle qui a joué le rôle remarqué de Martine dans Les Vacances de Monsieur Hulot, la séduisante blonde courtisée par tous, M. Hulot le premier.
Quelques indices disséminés dans sur le web m'ont donné une piste fiable. Son mari se nomme SCHILLIO et son vrai prénom est Jacqueline. Je sais tout cela depuis longtemps, j'ai fait la généalogie de la famille Schillio, une dynastie de facteurs et marchands de pianos originaire d'Alsace, de Lingolsheim précisément. L'ancêtre, Jacques (1809-1864), était musicien et épicier. Il a deux fils Émile et Albert. Albert violoniste est aussi compositeur et professeur de musique. Après avoir vécu quelques années à Lille, il se marie à Paris, il aura trois enfants, dont un se marie, Jacques, qui devient architecte. Son fils aîné Emile est chef d'orchestre et compositeur également. C'est son fils Adolphe (1869-1952) qui sera à l'origine de la lignée des facteurs et marchand de pianos. Ses fils : Robert (1894-1942) et Lucien René (1901-1965) reprendront la société Schillio. Pierre Félix, fils de Lucien, sera le dernier à vendre des pianos, il est décédé récemment en août 2024. J'ai découvert récemment que le fils de Robert, qui m'avait échappé jusqu'à présent, est Claude né à Lille en 1922. Un début de piste qu'il est facile de suivre grâce aux actes d'état civil en ligne. J'y apprends la date et le lieu de son mariage en 1949 au Touquet-Paris Plage et je découvre enfin le véritable nom de Nathalie Pascaud : Jacqueline Eugénie Philomène SERRÉ.
Jacqueline est née le 11 janvier 1931 dans un village près de Lens, à Wingles, où son père, Louis, est médecin 18 rue Jules Guesde. Louis Serré est né à Mazingarbe en 1902, il meurt à Nice en 1988, son épouse Mauricette Dubois, est née dans la cité minière n°11 à Grenay, elle est morte à Gennevilliers en 2008. La famille est toujours domiciliée à Wingles en 1946, mais peu avant 1949, elle déménage à Lens, boulevard Basly. Ils ont également une résidence secondaire au Touquet, avenue du Golf, la villa "Ben-Hur" et c'est aussi au Touquet que demeure la mère de Claude Schillio en 1949, cette proximité peut expliquer la rencontre et leur "coup de foudre", elle a 18 ans et lui 26 ans, Claude est "facteur en pianos" domicilié à Paris et non à Armentières comme mentionné souvent. L'état civil mentionne leur divorce en 1960, après une ordonnance de non conciliation du 5 juin 1959.
Entre temps, en 1953, Jacqueline a participé au tournage de ce magnifique film de Jacques Tati que tout le monde connait et regarde toujours avec le même plaisir. Dans ce film, son époux (dans la vie) est ce M. Jean Schmutz (photo) qui tient le rôle du photographe/homme d'affaires. Il paraît qu'il n'avait pas voulu quitter sa jeune et jolie épouse d'une semelle.
Après son divorce Jacqueline semble souhaiter poursuivre sa carrière dans le cinéma. On sait qu'elle a joué des petits rôles dans trois films. Pour le réalisateur Raoul ANDRÉ :
Les Femmes d'abord, avec Eddie Constantine dans le premier rôle, pour Robert GUEZ,
Le temps des copains et enfin le dernier en 1963 pour Jean Pierre MOCKY :
Les Vierges, mais sa carrière à peine commencée s'arrête, la cause ? probablement son remariage en 1964. D'après la copie de son acte de naissance reçu ce jour elle serait toujours en vie.
Christian Declerck
le 3/10/2025
les actes d'état civil sont à télécharger
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